LA FORMATION : UN IMPERATIF DE REUSSITE POUR LA REHABILITATION DU BATI

Auteurs-es

  • YAMINA NASRI-MEROUANI Université Mentouri Constantine
  • BADIA BELABED - SAHRAOUI Université Mentouri Constantine

Mots-clés :

Patrimoine bâti, opération pilote, chantier école et d’apprentissage, stratégie de formation

Résumé

La législation nationale [1] et internationale classe le patrimoine bâti dans la catégorie du patrimoine culturel immobilier. La vulnérabilité croissante et la  dégradation de ce dernier appellent à des actions urgentes de réhabilitation et nécessitent la mise en place d'un processus de maintenance permanent. Le projet de réhabilitation du centre historique de Constantine, menée à travers des opérations pilotes de la rue Mellah Slimane au début de l’année 2007, est né d’une volonté politique et universitaire. Il adopte la démarche du projet urbain et expérimente le processus dans toutes ses dimensions politique, sociale, économique et culturelle. Il a pour ambition d’être dans une optique pédagogique à travers un chantier-école pour tous les acteurs concernés. Ce chantier expérimental, devenu un lieu d’apprentissage et de recyclage, a mis en exergue les difficultés de l’intervention et a ouvert le chantier de la formation  dans une vision de  refonte et de valorisation de l’enseignement des métiers de la réhabilitation. Dans cet article nous allons exposer le processus de formation correspondant aux jeunes demandeurs d'emploi, aux apprentis ayant auparavant suivi une formation professionnelle et aux étudiants d’architecture. Il s'agit d’une première formation à caractère innovant qui s’est déroulée au sein de l’entreprise, dans un chantier où le projet pilote permet l’acquisition et la restitution des savoir et savoir-faire inhérents à la réhabilitation et dont les effets sont un appui substantiel au développement du secteur économique. 

Bibliographies de l'auteur-e

YAMINA NASRI-MEROUANI, Université Mentouri Constantine

Département d’Architecture et d’Urbanisme, Faculté des SC de la Terre

BADIA BELABED - SAHRAOUI, Université Mentouri Constantine

Département d’Architecture et d’Urbanisme, Faculté des SC de la Terre

Références

Art. 2, Art. 3 de la loi 98/04; du 20 Safar 1419 correspondant au 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel.

La médina est le lieu d’affluence quotidien pour l’ensemble des habitants de l’agglomération constantinoise. Elle abrite aujourd’hui 2.8% de la population urbaine constantinoise (population médina : 14366, population Constantine : 509811 ; résultats préliminaires RGPH 2008) contre 10% il y a une vingtaine d’années. Ce dépeuplement s’explique par les dégradations continuelles et le transfert de la population sinistrée vers la ville nouvelle Ali Mendjeli, B.B-Sahraoui , responsable du projet de réhabilitation de l’axe Mellah Slimane.

Abdelmalek Boudiaf ; 2011; wilaya de Constantine ; « un grand projet de modernisation urbaine d’une capitale régionale ». P 70.

C’est lors de la première réunion tenue le 11 octobre 2007 au siège de la wilaya, et qui a réuni le maire de Constantine, le directeur de la culture, les membres de la cellule de réhabilitation, les associations, les universitaires,… que le Wali annonce sa décision et sa détermination à réhabiliter la rue Mellah Slimane malgré la complexité des problèmes de gestion, de savoir-faire à tous les niveaux, de l’état de dégradation et du statut d’occupation des maisons.

"La rue piétonne Mellah Slimane, une des principales rues commerçantes reliant les anciennes portes Bab El Djabia et Bab El Kantara de la médina, témoigne des profondes transformations morphologiques qu’a subies la médina au 19ème siècle. Elle est toujours le lieu de concentration des petits commerces, des équipements et des habitations. Ainsi investie de valeurs symbolique, culturelle, économique et résidentielle, elle est un référentiel identitaire qui synthétise l’ensemble des enjeux patrimoniaux à gérer.» BB Sahraoui responsable du projet de réhabilitation de l’axe Mellah Slimane.

Paul Kalck chargé d’études au CEREQ, Bref n° 183 - FÉVRIER 2002. « Emploi et formation dans la restauration du patrimoine architectural: la couverture »

Ce document présente les résultats d’une étude réalisée dans le cadre de travaux menés par le Céreq depuis 2001 pour le compte du ministère de la Culture et de la Communication dans le but d’apprécier les besoins en qualifications pour assurer la conservation et la restauration du patrimoine architectural.

Première opération porte sur une ancienne entrée de la médina appelée la place Bab El Djabia (achevée). Elle compte quatre maisons (n°12 et 12 bis, 19 et 19bis) avec 8 locaux au R.D.C et l’espace public. Et Dar "El Arch" (en cours de réalisation). C’est un lieu d’hébergement pour les membres de la communauté mozabite venus à Constantine pour les études, le travail, le commerce,…

Deuxième opération comprend six habitations donnant sur l’axe Mellah Slimane (en cours d’étude et de réalisation). C’est des opérations ponctuelles dont le choix a été porté sur le statut de la maison (appartenant à des privées), sur les valeurs sociales, historiques, culturelles et architecturales et sur la typologie ainsi que sur l’état de conservation qui est différents. Afin de cerner tous les cas.

Troisième opération, c’est un tronçon de rue «quartier Echett » (en cours d’étude et réalisation). Il est bordé de 17 constructions, de typologie coloniale pour la plupart. Dans ce cas les interventions varient du simple entretien et ravalement de façade aux travaux complexes de consolidations et de restitution.

pour l’action Bab Eldjabia, le cabinet d’architecture est déjà expérimenté en matière de restauration du palais du Bey Constantine.

l’entreprise privée qui a été chargé de l’action Bab el Djabia a acquis son expérience dans le domaine lors de la réhabilitation du vieux bâti à Ghardaïa.

Le président de la République veut que Constantine devienne pionnière dans le domaine de réhabilitation du patrimoine. L’expérience Mellah Slimane a instauré, ce qui a été réclamée par le président lors d’un séminaire qu’ « Entre l’administration, les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œuvre et les entreprises, le dialogue n’est pas de grande qualité aujourd’hui.» et que « l’administration devait élaborer un protocole avec les entreprises en matière de formation, qualification et classification de différents corps de métier. Il n’en est rien sur le terrain. Il était question d’élaborer un programme de prévision en ce qui concerne la gestion des matériaux.», in «Un urbanisme placé sous l’éternel signe de l’urgence». Les acteurs principaux des différentes maîtrises ; Le 24 mai 2001, séminaire international du conseil de l’ordre national des architectes.

Françoise Cros http://www.inrp.fr/ publications/ édition-électronique/recherche-et formation/RR064-8.pdf.

Généralement pour des options de spécialités (urbanisme, protection ou développement du patrimoine), aussi pour le monde ouvrier, ou de celui qui agit aussi avec ses mains (sauf pour les restaurateurs d’œuvres d’art, population confidentielle et de haut niveau scientifique).

Gilles Nourissier. Quel Savoir-faire pour entretenir un Patrimoine?

Ibid.

C’est dans ce cadre que sont organisés , le stage des étudiants de 4ème année architecture dirigé par y. Nasri-Mérouani, 2009) et le stage pour la « main d’œuvre spécialisée » du centre de formation professionnel, formation bénévole des ouvriers dans le cadre du « filet social ».

Proposition d’une formation aux métiers traditionnels locaux, la chaux et les matériaux rouges (la brique pleine et la tuile canal) à l’institut de formation professionnel en 2009-2010 par l’artisan Dahmani Tamine.

Formation au logiciel M.S. Project des acteurs de la chaîne de réhabilitation. Il est prioritaire de mettre en place un programme de formation (initiale et continue) destiné à l’ensemble des catégories professionnelles impliquées. Cette formation sera rendue obligatoire. Son contenu sera axé autour de la gestion du projet et l’unification du langage administratif.

Le jeune entrepreneur bénéficie de toute une série d'aides lors de la création d'entreprise: des aides financières, des experts techniques, et des entrepreneurs expérimentés.

« …la recherche sur le terrain n'est pas uniquement un processus intellectuel, mais une expérience humaine complète.» in la recherche sur le terrain en Guadeloupe , (1985), Huguette Dagenais ; Professeur Département d’anthropologie, Université Laval.

« L’apprentissage sur le terrain prend en compte les traditions, le contexte, la culture et l’économie du projet. » Ibid.

«Le pays dispose à l’heure actuelle de 960 centres de formation professionnelles (CFPA) répartis sur tout le territoire national en prenant compte une capacité moyenne de formation de 500 techniciens pour chacun d’eux, nous aboutissons à des capacités de 480 000 techniciens toutes branches confondues (réalisation d’un million de logements). Ainsi la capacité d’offre de ces centres de formation est importante.... Il reste pour chaque commune de définir clairement les quantités et les spécialités dont elle doit disposer, et ce, dans le cadre d’une coordination avec les instances de formation, ce qui permettra de réguler convenablement le marché de la main d’œuvre spécialisée dans le pays. ... L’enjeu est de sonder les potentialités réelles du pays et de ne pas se précipiter pour désigner des boucs émissaires. » Abdelhamid Boudaoud « un urbanisme placé sous l’éternel signe de l’urgence »; in séminaire international du conseil de l’ordre national des architectes; 24 mai 2001.

Arrêté n° 068 du 15 avril 2003 fixant les conditions et modalités de participation des stagiaires des établissements privés de formation professionnelle aux examens de diplômes d'Etat organisés par le Ministère de la formation et de l'enseignement professionnels.

Article 2 : Les diplômes d'Etat concernés par le présent arrêté sont les suivants :

Présentation du système de formation professionnelle en Algérie Conférence GEFOP – Bamako . les 4 et 2 mai 2009 ; Belkacem Djoudad

L’ANSEJ Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes. C’est est un organisme de cash et d’aide à l’entreprise jeune en gestation.

déclaration de Fatma Seddaoui. Dans une déclaration à l’APS en marge des assises nationales de la formation professionnelle.

Fatma Seddaoui déclare que ce cycle de formation, sera encadré par des professionnels issus des différents secteurs ainsi que par des universitaires.

« il s’agit de la formation des promoteurs en matière de gestion des entreprises ainsi que la formation des cadres de l’ANSEJ chargés de suivre et d’accompagner les promoteurs. Après avoir rappelé «l’échec de près de 10% des projets», l’ANSEJ est en train d’élaborer une étude sur la situation de toutes les entreprises économiques créées dans son cadre et leur relation avec l’économie nationale. » Le secrétaire général de l’agence, M. Hadjab Tayeb.

Bernard Palissy.

Gilles Nourissier ; Architecture traditionnelle méditerranéenne.

Un synoptique désigne une présentation, en général graphique, qui permet de saisir d'un seul coup d'œil un ensemble d'informations liées ou un système complexe. L'adjectif «synoptique» évoque l'idée de «voir en un même ensemble».http://fr.wikipedia.org/wiki/Synoptique

Roger Cornu, « Voir et savoir », thème : « Savoir-faire et pouvoir transmettre: Transmission et apprentissage des savoir-faire et des techniques», In Cahier 6 Cahiers d'ethnologie de la France.

Article 57 (droit du travail Algérien).

Chaque employeur est tenu de réaliser des actions de formation et de perfectionnement en direction des travailleurs selon un programme qu'il soumet à l'avis du comité de participation. L'employeur est tenu également, dans le cadre de la législation en vigueur, d'organiser des actions d'apprentissage pour permettre à des jeunes d'acquérir des connaissances théoriques et pratiques indispensables à l'exercice d'un métier.

Il est le relais entre le monde de l’entreprise (pratique) et le monde de centre de formation professionnelle (théorique) ; il aide l'apprenti à établir un lien entre les connaissances apprises au centre de formation et les compétences acquises en entreprise. art 57 Droit du travail Algérien.

Article 1er du Décret exécutif n° 03-322 du 9 Chaâbane 1424 correspondant au 5 octobre 2003 portant maîtrise d’œuvre relative aux biens culturels immobiliers protégés. — En application des dispositions de l’article 9 de la loi n° 98-04 du 20 Safar 1419 correspondant au 15 juin 1998 susvisée, le présent décret a pour objet de fixer la spécialisation et la qualification des architectes des monuments et des sites protégés ainsi que les modalités d’exercice de la maîtrise d’œuvre portant sur les biens culturels immobiliers proposés au classement, classés ou inscrits sur l’inventaire supplémentaire, pour le compte des administrations de l’Etat, des collectivités locales et des établissements publics, dénommés ci-après “maître de l’ouvrage”.

Odile Roy est architecte-consultante en patrimoine. Elle est chargée de cours en conservation et en restauration à l'École d'architecture de l'Université Laval. Elle a récemment complété une maîtrise en architecture au cours de laquelle elle a réalisé une étude sur la pensée, la pratique et la formation des architectes restaurateurs québécois. Certaines des conclusions de cette étude seront présentées à l'occasion du Congrès annuel d'ICOMOS Canada, à Ottawa.

Charte ICOMOS-principes pour l'analyse, la conservation et la restauration des structures du patrimoine architectural (2003)

Oran, la deuxième ville de l’Algérie, est en train d’expérimenter une formation pour l’entretien de Sidi El Houari (centre historique) avec l’association SDH. Alger, la capitale, est en train de réhabiliter son centre historique (la casbah d’Alger).

Projet PNR 2011, CRASC : « Réhabilitation et valorisation du Patrimoine bâti : capitalisation d’une expérience», conduit par Dr B B Sahraoui

Paul Kalck, op. cit.

Téléchargements

Publié-e

2012-12-01

Numéro

Rubrique

Articles