LES LIMITES DE L’INFORMATION STATISTIQUE : Cas de l’évaluation coloniale du travail agricole féminin en Algérie

Authors

  • Houria BENBARKAT Département de Sociologie Université Mentouri Constantine

Abstract

     L’usage routinier du chiffre fait de ce précieux auxiliaire de l’analyse scientifique un sérieux handicap. La méconnaissance est, en effet, au bout du chemin, qui n’est pas balisé. Les aberrations des tableaux statistiques élaborés dans le contexte colonial rappellent – si besoin était - que tout produit ne peut être abstrait de ses conditions de production. Sans doute, est-il dans la nature même des activités agricoles (féminines en particulier) de ne permettre de classement que par approximation ? Mais cela justifie-il les grands écarts observés avec la période postcoloniale ? Les représentations chiffrées de la réalité doivent être aussi mises en question.

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Houria BENBARKAT, Département de Sociologie Université Mentouri Constantine

Département de Sociologie

 

References

- Pour la période coloniale, seule la population musulmane est prise en compte ici.

- Source : Tableaux de l’économie algérienne, 1954 ; R.G.P.H. de 1966 et 1977 ; Statistique agricole, juin 1968, n°5.

- En 1966, la population active « englobe les individus de la population totale dont la situation individuelle est : occupé, sans travail ayant déjà travaillé, sans travail en quête de leur premier emploi ».

- En 1968, c’est la « main d’œuvre agricole » qui est comptabilisée, c’est-à-dire (au sens de la statistique agricole), une catégorie qui englobe « toutes les personnes, quel que soit leur âge ou leur sexe, ayant travaillé dans les exploitations agricoles, à temps complet ou partiel, pendant la campagne agricole de référence ».

- Pour 1977, il est tenu compte essentiellement de la population occupée, englobant les personnes qui ont travaillé 6 jours ou plus durant le mois précédant la date de recensement.

- L'annuaire statistique de 1972 évalue cette catégorie de superficie à 72%, et celle de moins de 5 ha à 52,6% des exploitations

- Tableau n°1.

- Incluant les personnes en quête de leur premier emploi.

- Exclu¬ant les personnes en quête de leur premier emploi.

- Il n’est tenu compte, pour 1954, que du nombre d’actifs musulmans.

- La catégorisation des salariés comprend, en 1954, 5 groupes : ouvriers à capacité réduite, journaliers, saisonniers, ouvriers permanents, maîtrise, régisseurs (dans ces deux derniers groupes seuls les hommes sont classés). Nous avons regroupé les 3 premiers dans la catégorie « salariés saisonniers » et les 2 derniers dans celle des « salariés réguliers ».

- Ce chiffre comprend aussi les « apprentis » (1 femme et 7 hommes).

- Dans ce chiffre, sont inclus les « coopérateurs » (74 018 hommes et 506 femmes).

- L’expression "sous-salarié" désigne le travail qui n'est intégré à la sphère du salariat que de façon épisodique. Il est couramment représenté par la catégorie des "salariés saisonniers". "Para-salarial" qualifie les systèmes de production qui se déroulent à l'orée du système salarial. Il indique un type d'articulation — et non une simple juxtaposition dualiste — du travail domestique au travail salarial environnant.

- Salarisation certes toute relative car son espace clas¬sique et « normal » de développement est le monde urbain industriel.

- C'est encore moins vraisemblable quand on considère certaines régions agricoles où la participation de la femme à la production est séculaire.

Published

2008-12-01

How to Cite

BENBARKAT, H. (2008). LES LIMITES DE L’INFORMATION STATISTIQUE : Cas de l’évaluation coloniale du travail agricole féminin en Algérie. Journal of Human Sciences , 19(3), 35–47. Retrieved from https://revue.umc.edu.dz/h/article/view/792

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