La technique romanesque chez les écrivains algériens de graphie française de 1950 à 1956: entre la tradition, la modernité et l’innovation
Abstract
Pendant la période qui va de 1950 à 1956, la technique du roman algérien possède un caractère hybride que cette recherche tente de définir. Les romans étudiés se révèlent ouverts à tous les genres et à tous les emprunts.
Les approches utilisées pour explorer ces romans ont fait appel à différentes méthodes d’analyse, comparatistes, narratologiques, poétiques. L’hypothèse avancée s’interroge sur cette technique, sur sa nature, son évolution, voire son caractère révolutionnaire sur le plan esthétique.
Les auteurs ont adopté une grande variété d’outils pour explorer des formes et des techniques à la fois classiques, nouvelles, innovantes, dérangeantes et provocantes. Il en résulte une espèce de « palimpseste bilingue », romanesque, dont les composantes sont multiples.
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References
Parmi les principaux théoriciens de la narratologie, on peut citer Propp (Morphologie du conte, 1928), Greimas (Sémantique structurale, 1966), Todorov (Littérature et Signification, 1967), Genette (Figures, 1966-1972) et Roland Barthes (S/Z, 1970). La narratologie n’est cependant pas une invention du XXe siècle : de grands concepts narratifs, toujours en vigueur, proviennent de la Poétique d’Aristote.
A propos du Cadavre encerclé, tragédie de Kateb Yacine, p.20
Ibid .p20, cité par Aida Adib Bamia in l’Evolution du roman algérien de 1925 à 1967.- traduit de l’anglais en arabe par Sakr Mohamed.- éditions O.P.U., 1982 Alger, p.270
Quand l’écrivain algérien « mélange de cultures » écrit dans la langue française, l’autre langue maternelle, l’arabe ou le tamazight, se réserve dans la première ; elle fonctionne intentionnellement et inconsciemment. L’existence de la langue absente ou enfouie dans le psychisme, dans la langue d’expression consciente, peut prescrire une poétique.
Nadeau Maurice.-France Observateur, Août 1956, p.13
Brunnel (Pierre), Rousseau (A.M.) et Pichois (Claude).-Qu’est-ce que la littérature comparée ? , Armand Colin –Collection U, Paris, 1983, pp31-67 et 135-148.
« Ce qui est sûr, c’est que la poétique en général, et la narratologie en particulier, ne doit pas se confirmer à rendre compte des formes ou des thèmes existants .Elle doit aussi explorer le champ des possibles, voire des « impossibles », sans trop s’arrêter à cette frontière, qu’il ne lui revient pas de tracer » (G.Genette NDR, p.109, 1983.)
Le roman en liberté, titre d’un ouvrage de Marceau Félicien.-Gallimard 1972.
(Poétique in Nouveau dictionnaire des sciences du langage p.193).Aristote philosophe grec (384-322) est le fondateur de la poétique : il a élaboré un traité abrégé en 6 chapitres vers 335 av.J.-C.qu’il intitule Poétique.
- (Poétique in Nouveau dictionnaire des sciences du langage p.193).Ramon Jakobson (1896-1982), linguiste et poéticien d’origine russe, le promoteur du concept la littérarité, définit le contenu de la poétique en ces termes « l’objet de la poétique, c’est avant, de répondre à la question : Qu’est-ce qui fait d’un message verbal une œuvre d’art ? » (Roman Jakobson, »Linguistique et poétique », Essais de linguistique générale, éd.de Minuit, 1963, p.10)-cité par David FONTAINE.- La poétique, édit. Nathan 1993, p.10.
David Fontaine.-La poétique, Introduction à la théorie générale des formes littéraires.-Nathan, Paris ,1993
Plusieurs procédés techniques relevés au nombre de 41 ressemblent à ceux cités par la critique littéraire (P.Le Jeune) à propos du roman autobiographique. L’espace réservé à un article ne nous permet pas de les mentionner ici.
Ces procédés seront développés dans une étude sur la technique romanesque.
Blanchot 1955, p.229
Une étude approfondie et détaillée révèlera, sans doute, les autres aspects de la spécificité de la technique romanesque algérienne de cette période.
Dans le sens que lui donne Greimas : Le type de réalité évoqué par l’ensemble des éléments du texte constitue l’univers du discours ou isotopie (terme proposé par Greimas : l’isotopie d’un texte est le domaine de réalité auquel renvoient les différentes parties du texte.