Les principes fondamentaux de la régulation de l'information en Algérie. Approche comparative des textes législatifs de 1982 et de 1990
Résumé
Cette réflexion envisage les principes fondamentaux juridiques et jurisprudentiels, de régulation de l'information en Algérie. Elle souligne, dans une approche comparative des textes législatifs de 1982 et de 1990, la mutation des modalités du développement du travail de l'information et de la liberté d'expression et de la création des réseaux d'accompagnement professionnel, économique et de règles de la régulation juridique.
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Références
(1) L'État n'apparaît pas dans ce processus comme le garant du droit à l'expression d'acteurs sociaux et politiques. Le code de 1982 évoque plutôt le droit à l'information dont l'Etat assure la « complète objectivité »
(2) Les articles 55 et 73 de la Constitution de 1976 portent sur la défense de la famille et du socialisme comme éléments fondamentaux de la société algérienne.
(3) La démocratisation du champ politique n'allait pas tarder à buter sur le dirigisme étroit de l'exécutif en matière d'accès aux medias lourds, ainsi qu'en témoignent les différents avatars de la campagne électorale pour les élections locales de 1990.
(4) La mainmise de l'Exécutif sur les médias lourds (agence nationale de presse, télévision et radio) et le contrôle dirigiste de leurs cahiers de charges reste un exemple de la difficulté de libérer pour tous les acteurs sociaux et politiques l’acces au droit à l'expression.
(5) Selon la définition qu'en donnent les linguistes « le terme de dialecte s'applique à la forme prise par la langue standard d'un pays dans une aire déterminée » (Cf. EDMA, Encyclopédie du Monde Actuel, « La linguistique », Paris, le livre de poche, 1978. p.68). A rapprocher aussi de Josette Rey-Debove : «Sous groupe géographique ou social (sociolecte) d'une langue correspondant a un sous-code» (Sémiotique, Paris, PUF 1979, p. 47). La notion de dialecte populaire ne répond pas en vérité à la caractérisation de la situation linguistique de l'Algérie où le berbère, dans ses différentes variantes, ne peut être tenu pour une forme adaptée de la langue arabe.
(6) Depuis la rédaction de cet article de loi de 1990 et l'aboutissement d'un long combat identitaire (notamment en Kabylie, la "grève du cartable" de 1995) l'utilisation de "dialectes populaires" selon l'entendement officiel, a gagné des droits à l'expression télévisée (journal en tamazight et la chaîne de télévision 4 Kabyle).
(7) Pour Mostefa Lacheraf, le nécessaire effort de traduction de l'arabe au français et vice-versa "aboutira à l'Algérie, c'est-à-dire à la connaissance de ses humanités classique et de son terroir; de son âme et de son corps" (Cf. "Physionomie de la culture moderne et populaire en Algérie" dans Ecrits didactiques, Alger, Enap, 1988, p. 33). On peut bien sûr élargir cette réflexion aux langues populaires.