Les politiques de développement rural en Algérie Entre le dire et le faire Le changement social provoqué
Résumé
La sociologie du développement est vouée à être une sociologie sans objet, si elle ne prend pas la peine de spécifier davantage son champ de préoccupation, et, en l’espèce en dégageant la particularité d’une politique de développement qui est, quel que soit le secteur ciblé – industriel, commercial ou agricole - un mixte de prescriptions et d’actions, par rapport au développement, stricto sensu, en tant que processus et mécanisme.
Le cas de la politique algérienne de développement rural est, de ce point de vue, emblématique : l’observation sur la longue durée de l’agriculture publique, « héritière » des fermes coloniales, montre que les interventions politiques, dans la mesure où elles tendent objectivement à l’extension de la socialisation du travail, n’entretiennent pas nécessairement de rapport connivent avec les prescriptions, lesquelles s’inscrivent davantage dans la logique politique de la recherche du consensus (fondée sur le mythe de la résurrection paysanne). Dès lors, en dernière instance, le rôle catalyseur de l’acteur politique (en vue de la modernisation) est contrarié par son rôle de traducteur des rapports sociaux et du changement social à l’œuvre (de type conservateur), ce qui imprime à l’ensemble de la dynamique sociale un caractère velléitaire et ambivalent.