Eléments de la vie sociale et culturelle de Constantine des années 1920 dans mémoires d’un témoin du siècle de Malek BENNABI
Résumé
Il s’agit d’une analyse, à la fois, littéraire et sociologique d’un témoignage, celui de l’écrivainphilosophe Malek BENNABI, “intitulé Mémoires d’un témoin du siècle “.
Ce récit, où se rencontrent la dimension référentielle (historique, spatiale, sociale, culturelle …) et la charge fictive (par le biais de diverses stratégies discursives), est un texte d’une richesse capitale. Il porte sur Constantine des vingt premières années du 20ème siècle.
Dans son témoignage, l’auteur insiste sur certains lieux distinctifs de sa ville natale (les cafés, La Medersa) et sur la montée du mouvement politique nationaliste avec comme toile de fond la naissance de L’Islah du Ckeikh Ben Badis.
Mémoires d’un témoin du siècle, un récit autobiographique où se remarquent des stratégies d’écriture, est un précieux document sur Constantine de l’époque.
Téléchargements
Références
M. Bennabi. Mémoires d’un témoin du siècle, Alger, ENAL, 1990 (2ème édition) .
Vincent Jouve La poétique du roman. Paris, SEDES, 1997. p 26.
Comme l’écrit P. Genette. Figures II, Paris, Le Seuil, 1969, p.255.
V. Jouve La poétique du roman, op.cit. p 26.
« Qui simulant des préfaces sérieuses attribuent le texte à un auteur fictif » ibid. p 16.
Tels G. Flaubert, E.Fromentin? A.Dumas, T.Gautier, G.De Maupassant...
Tels J.Sutra, C. El Baz, M. Biesse-Echelbrener, R.Doukhan…
Où que des conjonctures politiques empêchaient de revenir dans leur ville natale.
Visitée par G. Flaubert et signalée dans ses notes de voyage .
Enseignant à la médersa d’Alger ; il a traduit de l’arabe l’ouvrage de Ahmed Ben M’Barek Kitab Tarikh Qocentina (sur l’histoire de Constantine )
Qui se trouve à la rue Larbi Ben M’hidi, ex rue Nationale. A l’indépendance, la médersa est devenue l’université des lettres et sciences humaines. Au début des années 1970 elle devient un centre de documentation.
Délimité par la rue qui fait face à la médersa et qui monte de la rue nationale vers la vieille ville . Ancienne rue Alexis Lambert, actuelle rue Ben Badis .
T. Benlounissi n’a-t-il pas laissé à la ville de Constantine une série de dictons, de sentences en arabe dialectal sur différents volets de la vie politico - sociale constantinoise, algérienne et celle propre au monde arabo-musulman.
Kateb Yacine Nedjma. Paris, Le Seuil, 1956. p106
Remplacé, actuellement, par une boutique commerciale, le café Ben Yamina n’existe plus.
Du nom de l’un des premiers médecins algériens qui avait tenu tête à Morinaud, maire français de Constantine de l’époque. « C’est durant les premiers mois à la médersa que j’appris à porter la chéchia à la «moussa ». Ce ne fut pas difficile de trouver dans une rue donnant sur Rahbat Essouf la chéchia de qualité convenable, susceptible de recevoir et de garder le pli «Moussa ». » (p81)
Il est vrai que la fin des années 1920 marque le début du nationalisme urbain, mais «A partir de 1924, les oppositions algériennes s’organisent et se renforcent. On peut distinguer les tendances suivantes : celles qui gravitent autour des communistes ; celles qui se groupent autour de Messali ; celles des Ulema ; celles qui émanent des élites intellectuelles algériennes… Dès 1927 se constitue une fédération des élus indigènes d’Algérie.» écrit André Nouschi La naissance du nationalisme algérien 1914 - 1954. Paris, Minuit, 1962.
Cet événement historique dramatique où des centaines de Constantinois ont laissé leurs vies fut relaté par divers récits de voyage du milieu du 19ème siècle, comme ceux de G. Flaubert, T. Gautier, A. Dumas (père) etc.
Actuelle Ouled Ali, école où furent scolarisés Malek Bennabi et quelques années plus tard Malek Haddad (au milieu des années 1930 ).
Dans le chapitre «Les villes et les signes », Italo Calvino écrit : « Personne ne sait mieux que toi , sage Kublaï qu’il ne faut jamais confondre la ville avec le discours qui la décrit. Et pourtant entre la ville et le discours , il y a un rapport. » in Villes invisibles . Paris, Le Seuil, 1974. p75.
« C’est à cette époque, je crois que se place le coup de foudre qui a bouleversé ma vie. » p106
Je souligne.
Baptisée actuellement Larbi Ben M’Hidi mais que beaucoup de Constantinois continuent à nommer rue Nationale.